mercredi 18 février 2015

[TEST HARDWARE] - New 3DS & New 3DS XL

Avec un catalogue tout simplement gargantuesque pour une console portable qui atteint presque les 3 millions de ventes toutes versions confondues (faisant d'elle la console portable la plus vendue de l'histoire du jeu vidéo), la Nintendo 3DS a pourtant de nombreux défauts qui l'ont empêcher d'aller plus haut encore. La nouvelle version, très originalement appelée New 3DS, revient sur ces désagrément. A-t-on aujourd'hui une console portable parfaite ? Ecrase-t-elle définitivement la PS Vita ?


Point sur la "old 3DS"

La console portable de Nintendo, qui dépasse actuellement les ventes de la Xbox One, a connu un début de carrière assez calamiteux. Très chère (environ 250 € pour la version de base et sans jeu), un positionnement étrange avec une 3D qui faisait encore peur, les ventes ont très rapidement déçu. Mais Nintendo commençait à être habitué à ce genre de lancement (la Wii a connu le même sort, et plus récemment la Wii U). Après une baisse de prix assez importante et surtout des jeux très vendeurs, la 3DS a commencé à remonter la pente pour devenir le succès commercial que l'on connaît. 

Pourtant, la 3DS était loin d'être une console parfaite. Beaucoup ne voyaient pas l'intérêt d'une 3D "relief" sur une console portable alors que la technologie n'était qu'à son lancement dans les salles de cinéma. De plus, sur cette console, la 3D était assez mal gérée et il suffisait d'un mouvement inopportun pour que l'effet 3D se transforme en effet migraine. 

A défaut d'être ergonomique, la première 3DS proposait de nombreuses couleurs et une finition remarquable !

Il faut ajouter à cela que les très bons jeux se sont accumulés mais Nintendo semblait avoir oublié un périphérique des plus importants : Le 2e stick analogique. Jouer à Zelda, à Monster Hunter ou à n'importe quel jeu en 3D sans un stick pour gérer la caméra était tout simplement un calvaire que l'on avait depuis longtemps oublié. Pour pallier à ce manque, le joueur pouvait soit se servir de l'écran tactile comme stick numérique de fortune (à l'usage franchement infâme), soit racheter un accessoire officiel sorti par nintendo : Le Circle Pad Pro

La 3DS XL, sortie 1 an plus tard avec la baisse de prix, n'a résolu aucun de ces défauts en se contentant d'améliorer la taille de l'écran et, il est vrai, l'ergonomie générale. Toutefois, l'écran conservait la résolution déjà ridicule de la 3DS classique (dans le but de ne pas modifier le hardware de la console pour les développeurs), provoquant ainsi une qualité d'image douteuse sur certains jeux. Heureusement, le développement des jeux qui ont suivi ont la plupart du temps tenu compte de la XL et la différence est rarement perceptible. 

What's "New" ?

Avec sa nouvelle gamme "new", Nintendo semble avoir tenu compte de tous les détails de finition et d'ergonomie qui étaient reprochés à sa console portable. Par exemple, l'espèce de pavé immonde sur le bas de l'écran tactile qui existait (avec Start, Sélect et le bouton Home) a été disloqué. Les boutons Start et Sélect ont été déportés en bas à droite, sous les boutons d'action, tandis que le bouton home devient un vrai bouton unique sous l'écran tactile. D'autres boutons (Port cartouche, port casque etc...) sont également modifiés, comme notamment le bouton de son est déporté sur l'écran supérieur pour libérer les bords de la console, ce qui augmente grandement le confort et évite les appuis intempestifs. 

Au plan des fausses bonnes idées, on remarque que l'ancien port "Carte SD" a été retiré. Rassurez-vous, il y a toujours un support de stockage externe mais il devient "Micro SD". De plus, il ne faudra pas changer souvent de carte puisque désormais, il faudra retirer la coque arrière pour atteindre le port Micro SD. Pas très long ni très complexe, mais cela peut en gêner certains. Mais soyons honnêtes, la plupart des joueurs ne retireront que très peu voire jamais la carte fournie avec la console... 

Autre point très positif, Nintendo a enfin pensé a intégrer un 2e stick. Attention toutefois, ce n'est pas un stick analogique mais un stick résistif. En effet, il ne bouge pas et se contente de prendre en compte la direction et la pression. Nous émettons de plus quelques réserves sur la longévité dans le temps de ce type de commande. Malgré tout, nous avons été vraiment surpris par son utilisation qui se révèle agréable à l'usage. Dommage tout de même que Nintendo n'ait pas voulu intégrer un véritable second stick analogique, pourtant tellement agréables sur cette 3DS. 


Le petit téton gris (en haut à gauche) fait office de second stick. A notre grande surprise, il se révèle assez précis et confortable à l'usage. 


Il faut également noter que sur la version de base de la New 3DS (non XL), les coques extérieures sont interchangeables. Ce n'est pas le cas sur la version XL Cela peut paraître gadget, mais cela s'arrache pourtant dans les magasins spécialisés. Ce léger avantage de la version de base ne nous semble toutefois pas décisif sur le choix de la version, même si les coques proposées sont parfois très belles. A privilégier pour les fans ou les collectionneurs, mais assez inutile pour le commun des joueurs.

La version New 3DS de base propose des coques interchangeables. Certaines sont flashy et à l'effigie des personnages de l'univers Nintendo (comme ici sur la photo), d'autres sont heureusement plus sobres.

Au plan purement hardware, la console a été grandement améliorée. Si l'on conserve les mêmes composants, ceux-ci tournent à des fréquences plus grandes. En résulte donc une expérience de jeu bien plus rapide (notamment dans les menus et le store) et il était temps ! D'ailleurs, certains jeux ne sortiront QUE sur New 3DS. C'est notamment le cas de ce qui s'annonce être un épisode mémorable de la saga Xénoblade. Les jeux uniquement New 3DS ne sont toutefois pas légion et on peut douter que les éditeurs tiers franchissent le pas tant le parc établi de 3DS est important.

L'actualisation du hardware de la console ouvre de nouvelles possibilités pour la console. Pour ceux qui se poseraient la question, OUI, c'est une image ingame diffusée aux journalistes lors de la présentation de Xenoblade, uniquement sur New 3DS. 

Enfin, autre évolution majeure : L'amélioration de la 3D. Sur l'ancienne 3DS, la plupart des joueurs désactivaient cette fonction en raison de sa qualité médiocre. A moins d'être exactement en face au pixel près, l'effet était tout simplement vomitif. Sur la New 3DS, il est enfin possible de jouer en 3D en conservant son confort grâce au Head Tracking. Grace à la caméra frontale, la console détecte la position de vos yeux pour proposer elle même les ajustements.

New 3DS ou New 3DS XL ?

Le choix de la console va dépendre de plusieurs facteurs mais le principal d'entre eux sera l'encombrement. Avez-vous besoin d'une console pouvant tenir dans n'importe quelle poche ? Si oui, la version de base est à conseiller. Dans le cas contraire, la XL sera sans doute plus adaptée. En effet, la taille supérieure de l'écran apporte vraiment un confort supplémentaire. Certes, avoir la même définition sur un plus grand écran implique de voir un peu plus les défauts graphiques. Toutefois, pour le moment en tout cas, votre serviteur n'a pas été tellement choqué par la différence. A noter que l'autonomie est en légère hausse par rapport à la version classique.

La version XL est bien plus ergonomique mais est un peu plus encombrante. Un choix cornélien !


De plus, la version XL a pour qualité d'offrir une ergonomie plus adaptée. La petite taille de la New 3DS classique est en effet un handicap sur ce point puisque vous devrez souvent jouer avec les doigts complètement pliés, contrairement à sa grande soeur. A notre avis, la XL est à conseiller à tous ceux pour qui un encombrement légèrement supérieur (elle tient tout de même dans une poche de costume, de manteau ou même dans la plupart des Jeans) en raison de son confort global que nous trouvons plus intéressant que la version de base.

La version classique est en vente à 169,90 € et la XL à 199,90 €. La différence est donc relativement mince. Quelque soit la version, Nintendo nous a toutefois réservé une petite mesquinerie : Le chargeur n'est pas inclus. Le prix officiel de celui-ci est de 9,90 €, mais on peut le trouver assez facilement entre 5 et 7 €. La raison officielle est que le chargeur étant le même depuis le DSi, le park de chargeurs est largement développé et cela évite d'en racheter un. Malgré tout, carton rouge a Nintendo sur ce point...

CONCLUSION : La console portable parfaite ? 

La New 3DS et la New 3DS XL marque une évolution légère mais vraiment importante de la console. En comparaison de sa concurrente, la PS Vita, Nintendo propose ici un catalogue de jeux important et dans tous les genres possibles. Contrairement à la légende urbaine, la 3DS ne propose pas que Mario et Pokemon, même si ces jeux sont bien souvent excellents. Le syndrome "Wii U" d'abandon par les éditeurs tiers n'a jamais eu lieu sur 3DS. Le catalogue est immense, encore plus si l'on compte la rétro-compatibilité. Avec cette évolution, on a le sentiment que la 3DS est arrivée à maturité. Pour ceux qui n'auraient pas encore de 3DS et qui hésitent, le moment est clairement venu de craquer. 

En revanche, on peut se poser la question pour les joueurs ayant déjà une 3DS ou une 3DS XL. Dans ce cas, la réponse dépendra de vous. Souhaitez-vous a tout prix faire les jeux exclusifs New 3DS ? Dans le cas contraire, à moins de passer d'une 3DS a une 3DS XL, le changement risque fort d'être inutile. 

vendredi 13 février 2015

[TEST PC - PS4 - ONE] - Assassin's Creed : Unity

Décrié a sa sortie comme étant une énième édition de la franchise devenue poule aux oeufs d'or pour Ubisoft, Lapidé par la communauté comme étant l'un des jeux les moins biens optimisés du moment sur PC comme sur Console, AC Unity a connu un lancement sanglant... Pourtant, tous les testeurs s'accordent à dire qu'il s'agit là d'un très bon épisode, voire même pour certains d'un renouveau de la série... JVH vous dit tout sur le blockbuster d'Ubisoft. 


Too sexy for you...

La première raison qui a fait hurlé au scandale la communauté, et notamment les joueurs PC, fût l'optimisation littéralement chaotique du titre. JVH ayant récemment investi dans une nouvelle GTX 980, nous nous sommes dit que nous étions très large.

Nous avons pourtant vu quelques bugs sans que ceux-ci soient vraiment bloquants, certains étant même assez drôles (un PNJ qui marche 1 mètre au dessus du sol etc...). Je me disais pourtant qu'il manquait quelque chose. Par curiosité, j'ai voulu avoir le nombre de FPS. Et là, nous sommes tombés de haut : A peine 30 FPS, et encore, même pas constants... 

Il a fallu attendre le premier patch d'Ubisoft qui a réglé pas mal de bugs. Aujourd'hui, après le 4e patch, nous avons retrouvés une fluidité plus cohérente avec la configuration de JVH : Autour de 70/80 FPS en Ultra (Ce chiffre n'est quand même pas constant...). 

Tout cela est très dommage, d'autant que le jeu est en soi très joli. C'est sans doute l'un des plus beaux jeux open-world que nous avons pu essayé et de très très loin le plus beau Assassin's Creed. La modélisation des bâtiments est excellente, la densité de la foule est appréciable et l'adoption de l'échelle 1/1 (taille réelle) est un régal d'immersion. 

Ceci est une véritable capture in-game. Le jeu est magnifique. Dommage que l'optimisation désastreuse du jeu ne permet pas au plus grand nombre d'y goûter...
A l'heure actuelle, les nombreux patchs d'Ubisoft n'ont rien arrangés. Au contraire, sur notre configurations de tests, de nouveaux bugs sont apparus... Décevant.

Gameplay revisité

Depuis le temps que le gameplay de la série n'avait pas bougé d'un pouce, il fallait dépoussiérer le tout en tenant compte des (nombreux) défauts que les joueurs reprochaient à la franchise. 

Le freerun (la course libre) a été intégralement revu pour éviter les erreurs intempestives. Il faut désormais appuyer sur un bouton pour passer en mode je-grimpe-sur-tout-ce-qui-passe. Mais la grande nouveauté, c'est également le freerun en descente. Avant Unity, il fallait soit trouver une botte de foin qui traine pour descendre rapidement, soit faire des manipulations invraisemblables pour se retrouver sur le plancher des vaches... Désormais, c'est bien plus fluide et en plus, c'est très esthétique. 

L'esthétique, voilà qui semble avoir été le leitmotiv d'Ubisoft pour cet épisode. Les animations sont plus nombreuses et en relation directe avec les actions du joueur. Si celui-ci appuie sur le bouton pour monter, Arno pourra sauter de bien des manières. Cela renforce l'immersion et donne un vrai sentiment de liberté. On notera toutefois que cette immersion est parfois brisée par d'autres animations qui sont encore plus surhumaines que dans les précédents épisodes. Arno se retrouve parfois à faire des sauts complètement insensés sans même trébucher... 

Le gameplay en combat a aussi été revu. C'est cette fois un sans-faute. Les combats sont bien plus vivants et surtout la difficulté est enfin à la hauteur. Dès que vous serez encerclés par plus de 3 hommes, vos chances de survie deviendront bien maigres. La fuite n'est également plus une solution valable. Les tireurs sont plus nombreux et plus rapides. Cela s'ajoute à la sensation qu'Arno semble plus fragile. La santé part très vite et il faut constamment garder des remèdes (qui rechargent la santé) en nombre suffisant pour survivre. Vous l'aurez compris, l'infiltration est plus que jamais conseillée dans AC Unity. 

Enfin, la customisation et la variété des armes est bien plus poussée que dans les précédents opus. L'interface offre la possibilité de créer son assassin comme on l'entend et surtout d'alterner les types d'armes (armes longues, armes lourdes, armes légères, fusils etc...).

S'il y a bien un effort d'actualisation, le tout a tout de même un gout de déjà vu. Efficace certes, mais relativement lassant pour qui a joué à toute la série.

Scénario dans la bonne moyenne

Le scénario de cet opus de la saga Assassin's Creed est honnête. La série nous a habitué a bien pire... Il faut toutefois avouer que tout est assez attendu et qu'il n'y a pas vraiment de surprise au long de la progression du joueur. Pire, le syndrome AC a encore frappé. Plus on avance dans le scénario et moins il est bon.

Reste que le personnage principal, s'il n'atteint pas le charisme d'Ezio, est assez attachant et Elise, l'une des protagonistes importante du jeu, jouera le rôle de délicieux fil conducteur.

Pour résumer le scénario, on pourrait dire que l'on partait de tellement loin en terme de richesse scénaristique que l'on a l'impression d'avoir un chef d'oeuvre. Objectivement, cela reste assez moyen. Quant à la fin est, comme toujours depuis Révélations, très décevante et laissant de la place pour l'épisode suivant de la franchise...

Scénario dans la moyenne mais une ambiance tellement riche et prenante...

Heureusement, l'ambiance parisienne de cet épisode réhausse le titre. On a ici un jeu tourné intégralement vers la dynamique révolutionnaire de la France à l'époque, où l'on ressent effectivement la gronde du peuple.

Un mot sur le multijoueur

Unity rompt avec l'ancien mode multijoueur qui était un simple Matchmaking et quelques modes additionnels. Le jeu propose aujourd'hui un mode coopération avec 4 joueurs maximum. Si le mode n'est pas vraiment mauvais, le jeu bugue encore plus (!!!) dans ces missions. De plus, si l'idée de base était bonne, cela tourne vite au pugilat où la technique d'équipe fait figure d'exception. 

Peut-être une bonne idée mais en l'état, le mode ne devrait pas vous occuper plus de quelques heures... Le multijoueur d'Assassin's Creed n'est donc toujours pas accrocheur mais a le mérite d'exister. Notons toutefois qu'il peut être relativement intéressant entre amis si l'on prend la peine de se mettre un peu de défi (ne pas déclencher l'alarme etc...).

CONCLUSION : 12/20

Assassin's Creed : Unity opère un retour aux sources du Gameplay qui a fait le succès de la série. Pour le plus grand bonheur des fans, on a enfin une maniabilité aux petits oignons... à condition de le faire tourner. Même avec une configuration plutôt du genre costaud, votre PC n'est pas à l'abri de bugs graphiques, de chutes de framerate etc... Les joueurs console ne sont pas en reste puisque le jeu chute régulièrement sous les 20 FPS sur console next-gen. Une honte pour un éditeur aussi important !
Le scénario est assez moyen, mais reste assez attachant. La durée de vie est quant à elle relativement bonne (comptez une vingtaine d'heures environ). 


Un mot sur le DLC "Dead Kings"

Le premier DLC a été offert aux joueurs en compensation des nombreuses lacunes techniques du jeu à sa sortie. Le DLC offre une relativement bonne durée de vie (comptez 4/5 heures en ligne droite) et propose quelques nouveautés dont la principale est l'ajout d'une nouvelle arme : Le mortier-guillotine. Fausse bonne idée, cette arme permet des combats à un peu plus longue distance. Elle se révèle puissante mais franchement lourde et agaçante à utiliser. La difficulté est un peu plus relevée que dans le scénario principal mais il n'y a strictement aucun fil conducteur entre l'aventure d'Unity et ce DLC (le tout est justifié par une cinématique complètement tirée par les cheveux). 

Parlons maintenant de l'aspect technique. Si les graphismes d'Unity étaient impressionnants et très immersifs, la patte graphique plus "sombre" de ce DLC nous a beaucoup moins convaincu. Pire, elle rend certaines scènes illisibles, forçant le joueur à plisser des yeux ou remonter drastiquement la luminosité. 

Comme évoqué ci-dessus, le scénario de ce DLC est poussif et vraiment décevant au regard du scénario correct d'Unity. Il n'apporte rien à l'aventure principale, bien au contraire. Arno se voit transformé en sorte de Lara Croft-rat d'égoux et on ne comprend ni comment il en est arrivé là, ni ce qu'il pourrait devenir à la fin de ce DLC. Très décevant. 

CONCLUSION DLC : 8/20

mercredi 11 février 2015

[TEST PC-PS3-PS4-ONE-360] - Alien Isolation





Sorti dans les salles obscures en 1979, l'excellent film de science-fiction Alien le huitième passager réalisé par  Ridley Scott est devenu culte. A sa sortie, le film a reçu un tel succès, à la fois critique et commercial (amplement mérité), qu'une suite était déjà dans les idées de certains.  On connait la suite, plus ou moins réussie.

Alien c'est une célèbre franchise du 7ème art mais également de nombreuses adaptations vidéoludiques. De 1996 à 2014, le jeu vidéo Alien a beaucoup fait parlé de lui et surtout avec l'énorme scandale du dernier opus Alien Colonial Marines, qui lui valut entre autre un procès. Dès lors, pour le studio qui allait reprendre la franchise, l'erreur n'était plus possible. Il fallait à tout prix redorer le blason de la belle créature verte. C'est le studio The Creative Assembly, en partenariat avec Sega, qui décida de s'atteler à cette lourde tâche avec Alien Isolation , sorti le 7 octobre 2014. A l'occasion des premières présentations du jeu avec la presse, les développeurs avaient promis LE jeu de survie en hommage au film de Ridley Scott. Mission completed ???


Une ambiance réussie

A peine la cinématique d'introduction passée, le ton est donné. Ce n'est pas pour rien qu'on parle d'Alien Isolation. Dès le début de l'aventure, vous vous retrouvez seul, livré à vous même et à ce vaisseau abandonné. A ce moment précis, vous n'imaginez pas l'expérience que vous allez vivre pour parvenir à boucler le jeu. C'est le début d'une longue histoire d'horreur...

Le scénario d'Alien Isolation a lieu après les événements du film mais s'inspire directement de scènes de celui-ci, de manière plus ou moins efficace. Encore une fois, on sent bien le fan service.


Certains passages à bord du Sébastopol sont splendides.

Techniquement parlant, le jeu est vraiment réussi. Que ça soit les effets de lumières, les textures, l'architecture du Sébastopol, le design de l'Alien ou encore les moindres petits détails qui renforcent l'immersion, Alien Isolation vous plonge à 200% dans l'ambiance angoissante du huis clot.

Côté bande-son, le titre frôle l'excellence. On est en totale immersion dans le Sebastopol. On peut entendre en permanence les bruitages du vaisseau, les grincements, les scintillements des lumières... Tout est fait pour vous plonger intégralement dans la peau d'Alma, et ça, c'est réussi.

Le test a été réalisé sur PC. Pas besoin d'une configuration de la NASA pour faire tourner la bête. Le titre n'est pas trop gourmand et plutôt bien optimisé. A noter que le jeu sera jouable avec l'Oculus Rift.

Vos ennemis : humains, synthétiques et Aliens. 

A peine arrivé à bord du Sébastopol, vous ressentez déjà une ambiance malsaine. Votre première rencontre sera un groupe de survivants peu aimables, décidés à en finir avec le premier venu. Ce premier passage donne le ton, vous êtes extrêmement vulnérable. Pas la peine de jouer au héro avec votre petit outil de bricolage permettant d'ouvrir certaines portes. Les survivants humains sont coriaces et souvent bien équipés. Il est souvent recommandé de les éviter, tout comme les autres ennemis. Au fur et à mesure de votre progression dans le jeu, votre petit arsenal s'étoffera, sans pour autant faire de vous un soldat suréquipé.                                                                                                   La cohabitation entre groupes d'humains et l'Alien vous permettra d'utiliser ces survivants comme un appât pour faire diversion. Ainsi, vous prendrez plaisir à voir vos ennemis se faire dévorer à votre place. Malheureusement, ces passages très jouissifs sont trop rares.



Les humains peuvent se révéler très dangereux. 

Après une bonne heure de jeu, votre deuxième rencontre sera les synthétiques. Directement inspirés du film de Ridley Scott, ces robots chargés de la maintenance du vaisseau sont (en principe) inoffensifs. Malheureusement pour vous, votre périple à bord du Sébastopol vous conduira à arpenter des endroits interdits aux humains et contrôlés par les synthétiques. Il est souvent recommandé, comme pour les humains, d'éviter tout contact avec eux, à moins d'avoir de quoi faire face. Leur armure est très résistante et les protège efficacement de vos balles. N’espérez pas les vaincre avec une balle dans la tête. Heureusement pour vous, ils sont très lents, ce qui vous permet de les semer assez facilement.


Les synthétiques ne sont pas que vos ennemis, 
vous pouvez aussi les utiliser pour parvenir à vos fins. 

Enfin, présentons l'ennemi au coeur du jeu : l'Alien. Après avoir récupéré votre détecteur de présence, dont l'usage est obligatoire, vous aurez le plaisir de faire la connaissance de cette belle créature verte sortie de nulle part. C'est là que le début de vos emmerdes commence. Heureusement, certains passages du jeu se feront sans l'Alien, vous permettant d'être un peu moins sur les nerfs.

N'espérez pas vaincre l'Alien, il est impossible de l'éliminer. Dès lors, votre seule solution consiste à l'éviter à tout prix et jouer de ruse pour le contourner. Une fois que l'Alien vous à repéré, c'est fini, vous êtes mort.  La seule arme qui vous permettra de vous protéger de lui est le lance flamme mais que vous obtiendrez seulement au milieu de l'aventure.


Le lance flamme est très utile mais vite épuisable. 

Le gameplay 

Commençons par parler du craft qui occupe une bonne place dans le gameplay. Vous allez devoir ramasser toute sorte de matériaux cachés dans des caisses à outils, tiroirs et meubles afin de vous créer des armes artisanales (bombe à fragmentation, bombe sonore, seringue, fumigène...). Le craft est très basique et n'est là que dans le but de vous rendre la tâche moins aisée. Il vous suffit par exemple de cliquer sur une série de boutons pour créer une seringue par exemple. Ainsi il vous faudra faire preuve de beaucoup de patience pour créer certaines armes comme les bombes à fragmentation, alors que les seringues ou détecteurs de présence sont faciles à créer.


Le craft permet de vous créer des armes artisanales. 

Dans votre balade à bord du Sébastopol, vous rencontrerez souvent, très souvent, des portes. Sachez qu'il n'a jamais été aussi galère dans un jeu vidéo de passer des portes. Pourquoi ? Encore une fois pour vous rendre la tâche plus difficile et vous angoisser quand vous êtes poursuivi. Ainsi, certaines portes nécessitent un code, une soudure ou encore un piratage (l'utilisation du piratage arrive fréquemment). Les développeurs ont réussi leur parie en ce qui concerne l'immersion, grâce à un gameplay assez bien pensé et bien structuré. Cependant, il ne faut pas oublier que quasiment tout le solo se déroule dans un vaisseau, et qui dit vaisseau dit succession de couloirs. Heureusement pour nous, les développeurs ont plutôt bien pensé l'architecture des niveaux ce qui ne laisse pas trop un sentiment de faire toujours la même chose.


Les phases de piratages sont trop faciles et répétitives. 

Les développeurs avaient promis 20h de jeu en durée de vie. Vrai ou pas ? En réalité oui, il faudra compter au moins 20h pour boucler le titre. En revanche, dans cette estimation, comptez facilement 5h où vous devrez recommencer certains passages, impossibles à terminer en une fois. La durée de vie est donc en quelque sorte biaisée par les problèmes techniques (IA et gestion des points de sauvegarde).

L'IA de l'Alien

L'Alien est le cœur du jeu et la raison du côté survie du gameplay. Pour l'occasion, les développeurs ont voulu créer une IA aléatoire afin d'éviter de prédire à l'avance le comportement de l'Alien s'il était scripté. Du premier quart de l'aventure jusqu'à la fin, l'Alien sera quasiment omniprésent avec vous. En effet, celui-ci se déplace dans le système de conduits d'aération du Sébastopol ce qui lui permet de de descendre à peu près dans n'importe quelle pièce quand il entend un bruit. Dès lors, la prudence et le silence sont de rigueur. Il vous sera indispensable d'éviter par exemple de tirer sur une cible ou encore de courir, faute quoi vous vous ferez dévorer.

Pour vous aider à vous en sortir, vous pourrez vous cacher dans des placards, sous des tables ou encore dans des conduits d'aération au sol (ça n'est pas sans rappeler Outlast). On prend assez rapidement l'habitude de se méfier du moindre bruit et d'anticiper tout ce qui pourrait attirer l'Alien (comme les humains par exemple). Votre détecteur de mouvement est indispensable pour vous orienter et vous renseigner sur la présence de l'Alien. Malheureusement pour vous, il n'est pas fiable à 100% et il arrive qu'il bug (dans les conduits entre autre). Votre progression est dès lors beaucoup plus compliquée mais ce n'est pas là le plus handicapant.


Tu brûles...

Qui dit IA aléatoire dit gros problèmes. En partant avec de bonnes intentions, les développeurs ont créé un gameplay foireux, la faute à une IA non maîtrisée. Il arrive très souvent que l'Alien débarque juste devant vos yeux alors que vous vous déplaciez en silence ou encore qu'il revienne cinq fois sans raison dans la pièce où vous êtes caché. Pour ainsi dire, il m'est souvent arrivé d'être bloqué dans un placard pendant 10 à 15 minutes parce que l'Alien restait bloqué dans la salle sans raison. C'est très très énervant. Comportement absurde, incohérent, bugs à répétition, votre progression dans le jeu est hachurée à cause d'une IA de merde. A cela s'ajoute les points de sauvegarde (fixes) qui sont à certains endroits très mal pensés, ce qui vous contraindra à refaire 10 à 20 fois le même passage parce que les développeurs n'ont pas prévu un point de sauvegarde adéquat. Frustrant, énervant et rébarbatif à vous dégoutter du jeu, on retient d'Alien Isolation une expérience de jeu très mitigée.



CONCLUSION : 10/20

Il est très difficile de trancher la note d'Alien Isolation, tantôt l'expérience est réussie, tantôt complètement ratée. Le bilan est donc très mitigé et ce nouvel épisode n'est pas la claque qu'on attendait.

En partant avec de belles intentions, une bonne structure scénaristique et une ambiance parfaitement maîtrisée, il était difficile de se planter. Malheureusement, The Creative Assembly n'a pas réussi à nous offrir un vrai jeu de survie comme il nous l'avait promit. En partant d'une idée plutôt audacieuse et opportune, l'IA aléatoire de l'Alien devait générer une expérience angoissante et oppressante de tous les instants, en évitant les inconvénient d'une IA scriptée. Malheureusement, l'aléatoire n'est pas maîtrisé et vient saccager une bonne partie de notre expérience de jeu avec le comportement de l'Alien souvent incohérent. On en vient presque à balancer notre clavier sur notre 24 pouces à force de mourir de manière injustifiée et improbable. Faire un jeu difficile n'est pas reprochable. En revanche, proposer un jeu au schéma maladroit qui en devient injouable, là, il y a de quoi pester.

Si Alien Isolation a des allures d'arlésienne, ne crions pas au scandale. Le titre est sauvé par les nombreux points positifs relatés ci-dessus mais ce n'est clairement pas suffisant pour gommer tous les problèmes techniques. Alien Isolation n'est donc pas encore LE jeu Alien tant attendu. En revanche, il a le mérite de proposer un jeu de survie basé sur de l’infiltration pure, à peu près réussi.