Projet Kickstarter né du récent phénomène de financement participatif et perçu comme concurrent au titanesque Star Citizen, Frontier Development a choisi de sortir son jeu Elite Dangerous plus tôt que ce dernier. Véritable résurrection des space-opéras ou simulateur de balade dans l'espace ? JVH vous propose un test longue durée, basée sur près de 300 heures de test.
Un design et une ambiance sonore immersive
On peut le dire d'emblée :
Elite Dangerous est un modèle d'optimisation. Une configuration ancienne (voire très ancienne) n'aura pas de mal à le faire tourner dans des conditions correctes. Le jeu est d'ailleurs évidemment aidé dans cette tache par le faible nombre de textures à afficher, l'espace étant rarement aussi remplie qu'une ville en ruine...
Malgré tout, et à plus forte raison en 4K émulée, le jeu reste beau dans les stations. Depuis une récente mise à jour, on a même une amélioration des textures des planètes habitées. On voit enfin les lumières des civilisations que l'on pourra explorer plus tard, nous en reparlerons.
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Graphiquement, le titre est très immersif dans les stations. |
Que dire maintenant de l'ambiance sonore ? Chaque vaisseau, chaque manoeuvre, chaque évènement, possède sa propre signature sonore. En plus de renforcer encore un peu plus l'immersion, la bande-sonore est de très bonne qualité et il faut noter que le jeu est totalement compatible avec les équipements 5.1 et 7.1 en natif (encore plus sublime avec des équipements compatibles
Dolby Digital ou
DTS). C'est assez rare pour être signalé, la plupart des jeux ne proposant qu'une simple émulation du son stéréo en 5.1.
Enfin, quant aux visuels des vaisseaux, ceux-ci divisent énormément la communauté. Certains les trouvent peu charismatiques, d'autres les trouvent parfaitement bien pensés. Il faut reconnaître toutefois que par rapport à son concurrent direct
Star Citizen, les vaisseaux ont moins de personnalité, même s'ils ont un design beaucoup plus réalistes. Un mal pour un bien ? A vous de décider. Quoi qu'il en soit, le jeu propose aujourd'hui une quinzaine de vaisseaux et ce nombre sera amené à augmenter au fil des mises à jour. Chacun à sa propre personnalité et ses avantages.
Un mot tout de même sur l'un des plus gros défaut du jeu : L'impossibilité de se balader dans son vaisseau. Pour quiconque s'est déjà baladé dans son hangar de
Star Citizen, c'est tout de même très frustrant... Même si cela n'a aucun intérêt sur le gameplay, il est vrai que cela aurait donné plus d'immersion encore. Il est cependant possible, depuis la 1.2, d'avoir une caméra extérieure pour voir son vaisseau.
Une simulation spaciale complète
Dès les tutoriels (il y en a un certain nombre), on comprends que l'on est pas dans un jeu arcade. Rien qu'une manoeuvre d'atterrissage réussie fera de vous un joueur heureux. Heureusement, on prends vite l'habitude du petit Sidewinder, votre vaisseau de base dans ce vaste univers. Rassurez vous, vous finirez, après quelques heures, à vous poser en arrivant à pleine vitesse comme un bon vieux bourrin joueur de Call Of Duty ! Mais ces premières heures seront tout de même un moment décisif de votre aventure.
Le pilotage des vaisseaux est également très bien rendu. On regrettera tout de même que l'axe de roulis (virage à plat) soit si lent. C'était une volonté de Frontier Development afin de privilégier un pilotage différent. Choix contestable. Hormis cela, le pilotage dépendra beaucoup de votre vaisseau. Là où un Lakon Type 6 sera une véritable moissonneuse-bateuse de l'espace, le Viper se glissera comme une fleur autour de vous... Chaque vaisseau aura vraiment sa personnalité, et on ne peut que le saluer. La taille des vaisseaux influencera non seulement son pilotage, mais aussi les station dans lesquelles vous pourrez atterrir. Il existe en effet 3 types de pads d'atterrissages (comprenez des emplacements) : Les petits, les moyens et les grands. Les "Outpost" n'ont par exemple qu'un nombre limité de pads moyens et n'ont pas de pads grands. C'est un élément à prendre en compte dans certains métiers, en particulier le commerce où l'achat d'un Type 7 ou d'un Type 9 signera la fin des atterrissages sur les Outposts et donc du commerce avec eux.
Sans vous spoiler une partie du plaisir de l'apprentissage du pilotage, nous vous dévoilerons simplement qu'il existe 3 types de voyages spatiaux :
- La vitesse "normale": Ce sont les propulseurs conventionnels de votre vaisseau. C'est dans cette vitesse que vous combattrez (ou fuierez...).
- Le "Super-Cruise" : Vitesse lumière activée grâce à votre réacteur FSD qui vous permet de couvrir de grandes distances rapidement à l'intérieur d'un système. Vous ne pouvez pas combattre dans cette vitesse mais il est possible de sortir un vaisseau de la super vitesse en utilisant un intercepteur FSD.
- L'hyper-vitesse : Saut hyper-spatial entre deux systèmes, seule méthode rapide pour rejoindre un autre système. Vous n'avez pas le contrôle du vaisseau durant le saut et vous sortirez de l'hyper-espace à proximité du soleil du système visé.
Du point de vue purement matériel, JVH vous conseille très clairement d'investir dans un joystick, et dans un dispositif HOTAS si vos moyens le permettent. Le gain en immersion est immense mais également en efficacité. Là où Star Citizen est presque plus jouable au combo clavier/souris, Elite Dangerous sera bien plus adapté au joystick. De plus, les nombreuses fonctions devront quasiment toutes être utilisées et il vous sera plus agréable d'avoir vos fonctions sur votre HOTAS que retirer vos mains du joystick pour appuyer sur le bouton du clavier correspondant.
Enfin, notons que le jeu est compatible TrackIR et mieux encore, compatible Oculus Rift en natif. Ces deux périphériques offrent une vraie immersion supplémentaire et l'un d'entre eux sera un avantage non négligeable pour les commandants souhaitant se consacrer au combat (visibilité bien plus intéressante).
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Evidemment, si vous pouvez avoir un tel appareillage pour Elite... |
Un immense bac à sable...
Le gros défaut d'Elite Dangerous, mais aussi sa grande qualité, c'est de vous lâcher en plein milieu de l'espace sans aucune indication. Vous vous retrouvez aux commandes de votre appareil et vous ne savez pas quoi faire. Un conseil : Acharnez vous ! Les premières heures sont finalement les plus longues où l'on découvre le jeu et ses immenses possibilités. Vous aurez la possibilité dans un premier temps de faire des missions pour chaque factions internes aux systèmes, mais le principal intérêt du jeu est de se spécialiser dans un ou deux métiers principaux. JVH vous propose ci-après un panel des grands archétypes d'occupations dans Elite.
Commerçant
Un volet essentiel dans Elite. Même si Frontier Development travaille pour équilibrer les bénéfices entre les métiers, le commerce est et restera le plus rentable sur le jeu. Bien souvent, à moins d'être suffisamment patient pour ne faire qu'un seul autre métier, vous passerez par du commerce pour vous payer un meilleur vaisseau ou de meilleurs modules sur votre vaisseau actuel.
Il s'agira de trouver des routes commerciales rentables. Ce n'est pas simple du tout pour un novice puisqu'il faudra trouver des marchandises en nombre dans une station, pour ensuite les revendre dans une station où ces mêmes marchandises sont recherchées. Plusieurs méthodes sont connues pour être un bon commerçant dont la principale est de noter les marchandises recherchées et offertes dans chaque site visité (soit dans un carnet, soit dans une feuille excel par exemple). C'est un travail long et fastidieux au début, mais avec l'expérience, vous ferez de moins en moins cette liste car vous connaitrez les spécificités de chaque système.
NDLR : Il existe des programmes rendant le commerce plus facile et vous trouvant des routes rentables. Ils ne sont toutefois pas admis par Frontière Development. A défaut de trouver des routes, JVH vous conseille plutôt de chercher des routes sur les forums que recourir à ces logiciels qui cassent l'immersion et casse l'intérêt du commerce.
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Si vous choisissez la carrière de commerçant, l'écran du marché deviendra votre meilleur ami ! |
Bien entendu, plus vous vous spécialiserez dans la profession de commerçant, plus vous tirerez de bénéfices. Les profits seront assez peu important avec votre
Sidewinder de base qui ne peut emporter que quelques tonnes de fret au maximum. Mais très vite, vous pourrez vous tourner vers un
Hauler ou un
Adder où vos bénéfices commenceront à vous faire entrevoir un avenir plein de crédits. Les bénéfices deviendront tout simplement énormes lorsque vous acquitterez un
Lakon Type 6, puis un
ASP Explorer ou un Type 7 ou 9. Sur une bonne route commerciale en
Type 6, gagner un million deviendra relativement facile.
Naturellement, tous ces vaisseaux sont parmi les plus fragiles du jeu et tomber sur un pirate ou pire, un joueur pirate, sera un moment très difficile pour vous.
Une fois la bonne route trouvée, le but sera de maximiser vos profits. On trouvera ainsi des routes type A <---> B et des routes type A ---> B ---> C ---> A. Très rentable, le commerce est toutefois répétitif, surtout lorsque vous faites toujours la même route.
Enfin, il existe des routes de commerce dites "de biens rares". C'est un commerce très spécifique n'obéissant pas aux mêmes règles. Il est très lucratif mais nécessite plus de préparation. JVH ne traitera pas cette branche du commerce ici.
Chasseur de primes
Venons en à une occupation de combat. Il s'agira ici d'aller poutrer du méchant, défoncer du badass, trouer du pirate... Bref, vous aller tirer avec vos canons tous beaux tous neufs ! Une fois votre vaisseau équipé comme un guerrier (Armes, boucliers, coque, détecteur d'avis de recherche etc...), vous pourrez vous lancer dans une carrière de justicier de l'espace.
Il est important de savoir que chaque vaisseau à des rangs, en particulier des rangs de combattants. Plus ce rang est élevé, et plus la prime sur la tête du vaisseau devrait être élevée.
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Le combat est un aspect très intéressant d'Elite Dangerous. Mais attention en montant des armes très puissantes, votre vaisseau peut surchauffer si vous n'avez pas dosé correctement la puissance disponible |
Quel vaisseau pour être Chasseur de Primes ? Avant la 1.2, un choix s'offrait rapidement à vous : Le Viper, vaisseau très rapide et chasseur puissant, et le Cobra, plus polyvalent mais disposant d'une importante puissance de feu. En fin de jeu, contre un paquet de millions de crédits, vous trouviez le Python, véritable chasseur lourd. Hormis ces vaisseaux, on trouvait des vaisseaux beaucoup plus chers et très (trop?) polyvalents tels que l'ASP Explorer ou même l'Anaconda, vaisseau le plus gros du jeu, véritable armada volante mais assez peu maniable.
Depuis la version 1.2, on a 2 nouveaux vaisseaux : le Fer-de-lance et le Vulture. Deux chasseurs lourds ayant une grande puissance de feu.
Une fois votre vaisseau chéri trouvé, vous pourrez soit prendre des missions dans les diverses stations, soit vous balader dans les systèmes à la recherche d'un méchant pirate à démolir. Vos primes deviendront alors de plus en plus élevée à mesure que vous abattrez des cibles dangereuses.
Pirate et Contrebandier
Vous rêver de voler la veuve et l'orphelin, de tuer des innocents ? De vivre un GTA de l'espace ? Devenez Pirate ou Contrebandier. Le pirate cherchera à voler les vaisseaux plus faibles et à vendre les marchandises volées. Le contrebandier souhaitera vendre des marchandises illégales dans les systèmes. A noter d'ailleurs qu'il peut exister des équipes de hors la loi avec plusieurs vaisseaux de combat type Cobra et quelques vaisseaux de transport pour ramener les marchandises volées et les vendre.
Naturellement, de tels actes auront des répercutions sur vous. Les factions des systèmes où vous serez vous rechercherons et vous aurez une prime sur votre tête, qui augmentera en fonction de vos actes. Notez que vous ne pourrez plus vraiment rentrer dans les stations des factions où vous êtes recherchés, sous peine de se faire exploser par les lasers de la station.
Les vaisseaux de piraterie sont les mêmes que pour la profession de chasseur de primes, hormis sans doute le Viper et sa soute trop petite pour ramasser beaucoup de marchandises volées. Les équipements seront légèrement différents mais ne diffèrent qu'assez peu.
Les contrebandiers, puisqu'ils sont le pendant hors la loi des commerçants, disposeront généralement des mêmes vaisseaux de début que les commerçants. Votre serviteur n'ayant qu'assez peu pratiqué le commerce de marchandises illégales, je me garderai de vous conseiller sur cette profession. Il semble simplement qu'il faille faire attention à la signature thermique de votre vaisseau. Moins il émettra de chaleur, moins le risque de se faire scanner la cargaison à l'entrée des stations sera grand.
Explorateur
Parlons enfin d'une profession qui divise les joueurs : L'exploration. Basiquement, il s'agit d'explorer des systèmes peu ou pas explorés pour revendre les informations collectées. Si la profession divise autant, c'est parce qu'elle est assez plate et sans saveur pour qui souhaite de l'action. En revanche, quiconque sera émerveillé devant une géante bleue (pas de trop près quand même... C'est du vécu...) ou aura les yeux qui brilleront devant le trou noir à l'origine de notre galaxie trouvera ce métier tout bonnement génial tant l'exploration a été bien pensée et tant l'univers d'Elite Dangerous réserve des surprises.
N'importe quel vaisseau ayant une bonne portée de saut hyper-spatial conviendra pour ce métier. Mais attention, il faut certains composants dans le vaisseau qui rendent cette occupation assez couteuse à l'usage sans avoir une rentabilité folle. Oui, l'occupation d'exploration est une passion plus qu'un métier rentable. Tout d'abord, il faudra veiller à ce que le vaisseau soit auto-suffisant. Ainsi, il sera nécessaire de mettre un récupérateur de carburant pour se ravitailler sur les étoiles qui seront sur votre passage. En effet, il est rare de croiser une station dans les confins de l'univers... Dès que vous aurez quitté la zone habitée, vous serez livrés à vous même, sans aucune aide extérieure.
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L'exploration peur réserver toutes sortes de surprises. Les joueurs n'ont encore explorés que quelques pourcents de l'univers existant... |
Pour que vos voyages dans l'inconnu soient un minimum rentable, il vous faudra des scanners. Tout d'abord un scanner de découverte. Il est recommandé de prendre le plus puissant. Certes, il est très cher mais vous pourrez scanner le système entier en une activation. Cela pourra vous sauver la mise pour chercher une étoile sur laquelle vous ravitailler en carburant. Eventuellement, un scanner de surface planétaire peut être un bon complément, sans être indispensable. D'autres modules sont possibles tels qu'un meilleur résevoir de carburant. Mais de toute façon, il faudra limiter le nombre de modules pour ne pas impacter la portée de saut hyper-spatial.
A titre d'exemple de défi "explorateur", l'un d'entre eux fait figure de graal ou de légende : La route vers Sagittarius A, le centre de notre galaxie. Le voyage est très long, même avec de très bon vaisseaux et moins de 70 joueurs dans le monde y sont parvenus (et ils ne sont pas tous revenus...).
Ces archétypes ne sont que des idées, tout est possible et imaginable.
CONCLUSION : 17/20
Elite Dangerous est, pour le moment, l'un des rares représentants des space-sims. Le retour de la franchise est une réussite et l'aspect très libre des anciens opus est conservé. Certes, le jeu est assez vide et finalement assez pauvre en contenu classique. Pourtant, ce vide est assez paradoxalement sa principale qualité. Tout est permis, rien n'est impossible, à condition de respecter les lois de la physique. Après plus de 300 heures de jeu, je ne me suis jamais ennuyé, même dans les passage de farm de crédits en commerçant... Elite Dangerous fait partie de ces jeux où l'on a vraiment le sentiment de n'être qu'un composant dans un univers cohérent, où l'on essaie de faire son business avec les conséquences que cela implique.
La note ci-dessus est le fruit d'une mure réflexion et d'une observation des réaction des développeurs. Les mises à jour sont très courantes, les bugs sont résolus quasiment à peine quelques jours après leur découverte... Le jeu est suivi, à l'écoute de sa communauté de passionné. A l'heure des studios se fichant ouvertement des joueurs, Frontier Development incarne une alternative de plus en plus crédible face aux ténors. Les ventes de Elite Dangerous ont dépassé les prévisions du studio, malgré un prix unique de 40 € (pour le moment disponible uniquement sur le site du jeu), assez élevé pour les joueurs PC habitués aux jeux à vil prix sur Steam.
Un must-have pour tous les passionnés du genre ! Pour le joueur peu intéressé par l'espace et la SF en général, JVH vous conseille de l'essayer dans la mesure du possible, le jeu étant tout de même réservé aux acharnés...
NB : L'univers d'Elite Dangerous et ses possibilités étant tout simplement impossibles à résumer en un test, même longue durée. JVH vous invite à poser toutes vos questions ou remarques en commentaires. Nous y répondrons avec la plus grande attention !